Je vote Marie-George, je parraine José
L'élection présidentielle approche. Dans quelques jours nous connaîtrons les candidats en présence, puisque ceux qui n'auront pas réuni les 500 parrainages d'élus seront éliminés par cette mesure administrative.
C'est la loi. Je la conteste. Elle est inique, conservatrice, puisqu'elle a été bâtie pour que rien ne change, pour laisser le pouvoir à ceux qui l'ont déjà, aux formations politiques installées. Mon parti, le PCF, la conteste aussi.
Lorsqu'une loi est inique, quel qu'en soit l'objet, les communistes se battent pour la changer mais aussi pour en contrecarrer les effets, partout où cela est possible.
Aujourd'hui, nous le pouvons, puisque Marie-George Buffet dispose de beaucoup plus de parrainages que ce qui lui est nécessaire. Elle en dispose parce que l'histoire du Parti communiste et son poids dans la société française font qu'il a de nombreux élus. Rien n'oblige le PCF à agir pour que ses élus parrainent d'autres candidats. Mais la question vaut d'être posée. Et elle se pose pour moi, élue communiste, qui dois prendre une responsabilité personnelle. Je peux le faire puisque mon parti, a contrario du Parti Socialiste, n'empêche pas ses élus de faire leur choix.
C'est une question démocratique: tout faire pour que les électeurs puissent librement attribuer leurs suffrages, y compris à des candidats qui n'ont pas une surface politique suffisante pour obtenir ces parrainages.
C'est aussi une question politique qui concerne la gauche antilibérale. L'histoire récente n'a pas permis qu'une candidature unique antilibérale se dégage pour cette élection. Je fais partie de ceux qui pensent que le Parti communiste porte une responsabilité dans cet échec, qu'il n'a pas été à la hauteur de l'enjeu, et s'est laissé dominer par une logique d'appareil. Besancenot de son coté avait fait bande à part le premier. Et si la candidature Bové a émergé, c'est face au vide laissé par cet échec, au désarroi de nombreux électeurs se reconnaissant dans l'antilibéralisme et qui avaient espéré qu'il se passait quelque chose de différent. Si cette candidature ne peut pas être maintenue, tous ces électeurs se trouveraient à nouveau plongés dans la frustration, l'éparpillement vers des candidatures diverses et même vers l'abstention. Ce ne serait pas non plus un atout pour faire barrage à Sarkozy au 2e tour.
L'important, c'est que se construise le rassemblement antilibéral qui n'en est qu'à ses balbutiements et dont je suis convaincue qu'il pèsera dans l'avenir de la vie politique française. Pour en créer les conditions et favoriser cette dynamique pour la suite il faut qu'aucune sensibilité du camp antilibéral ne soit perdante aujourd'hui.
L'absence de Bové ou de Besancenot dans cette élection n'aurait pour effet que de réduire le nombre de voix antilibérales exprimées et serait un frein pour la suite du rassemblement. Les 3B ne sont que peu concurrents, ils doivent créer les conditions d'être complémentaires. Marie George Buffet n'a aucun intérêt à se retrouver seule en lice. Elle n'en ramasserait que des miettes électorales et un recul politique.
Ne pas se résigner à la division, c'est inventer une autre façon de se comporter dans cette situation inédite.
Aussi je voterai Marie-George Buffet, malgré mes désaccords, parce que je participe des combats du Parti communiste, de son histoire et de sa lutte pour autre monde possible, centré sur l'homme et non sur le profit.
Et je donnerai mon parrainage à José Bové, pour que ceux et celles qui veulent voter pour lui puissent le faire et qu'ensemble nous nous retrouvions pour construire le rassemblement antilibéral de demain. Pourquoi José Bové plutôt qu'un autre? Parce que ceux et celles qui ont initié sa candidature étaient parmi les plus fervents défenseurs de la recherche d'une candidature unique antilibérale. Cela compte pour la suite.
Catherine Gégout
Conseillère de Paris (PCF)
4 mars 2007
C'est la loi. Je la conteste. Elle est inique, conservatrice, puisqu'elle a été bâtie pour que rien ne change, pour laisser le pouvoir à ceux qui l'ont déjà, aux formations politiques installées. Mon parti, le PCF, la conteste aussi.
Lorsqu'une loi est inique, quel qu'en soit l'objet, les communistes se battent pour la changer mais aussi pour en contrecarrer les effets, partout où cela est possible.
Aujourd'hui, nous le pouvons, puisque Marie-George Buffet dispose de beaucoup plus de parrainages que ce qui lui est nécessaire. Elle en dispose parce que l'histoire du Parti communiste et son poids dans la société française font qu'il a de nombreux élus. Rien n'oblige le PCF à agir pour que ses élus parrainent d'autres candidats. Mais la question vaut d'être posée. Et elle se pose pour moi, élue communiste, qui dois prendre une responsabilité personnelle. Je peux le faire puisque mon parti, a contrario du Parti Socialiste, n'empêche pas ses élus de faire leur choix.
C'est une question démocratique: tout faire pour que les électeurs puissent librement attribuer leurs suffrages, y compris à des candidats qui n'ont pas une surface politique suffisante pour obtenir ces parrainages.
C'est aussi une question politique qui concerne la gauche antilibérale. L'histoire récente n'a pas permis qu'une candidature unique antilibérale se dégage pour cette élection. Je fais partie de ceux qui pensent que le Parti communiste porte une responsabilité dans cet échec, qu'il n'a pas été à la hauteur de l'enjeu, et s'est laissé dominer par une logique d'appareil. Besancenot de son coté avait fait bande à part le premier. Et si la candidature Bové a émergé, c'est face au vide laissé par cet échec, au désarroi de nombreux électeurs se reconnaissant dans l'antilibéralisme et qui avaient espéré qu'il se passait quelque chose de différent. Si cette candidature ne peut pas être maintenue, tous ces électeurs se trouveraient à nouveau plongés dans la frustration, l'éparpillement vers des candidatures diverses et même vers l'abstention. Ce ne serait pas non plus un atout pour faire barrage à Sarkozy au 2e tour.
L'important, c'est que se construise le rassemblement antilibéral qui n'en est qu'à ses balbutiements et dont je suis convaincue qu'il pèsera dans l'avenir de la vie politique française. Pour en créer les conditions et favoriser cette dynamique pour la suite il faut qu'aucune sensibilité du camp antilibéral ne soit perdante aujourd'hui.
L'absence de Bové ou de Besancenot dans cette élection n'aurait pour effet que de réduire le nombre de voix antilibérales exprimées et serait un frein pour la suite du rassemblement. Les 3B ne sont que peu concurrents, ils doivent créer les conditions d'être complémentaires. Marie George Buffet n'a aucun intérêt à se retrouver seule en lice. Elle n'en ramasserait que des miettes électorales et un recul politique.
Ne pas se résigner à la division, c'est inventer une autre façon de se comporter dans cette situation inédite.
Aussi je voterai Marie-George Buffet, malgré mes désaccords, parce que je participe des combats du Parti communiste, de son histoire et de sa lutte pour autre monde possible, centré sur l'homme et non sur le profit.
Et je donnerai mon parrainage à José Bové, pour que ceux et celles qui veulent voter pour lui puissent le faire et qu'ensemble nous nous retrouvions pour construire le rassemblement antilibéral de demain. Pourquoi José Bové plutôt qu'un autre? Parce que ceux et celles qui ont initié sa candidature étaient parmi les plus fervents défenseurs de la recherche d'une candidature unique antilibérale. Cela compte pour la suite.
Catherine Gégout
Conseillère de Paris (PCF)
4 mars 2007